Un contrôle d'identité d'une personne portant un niqab a tourné à l'affrontement avec les policiers et provoqué, le lendemain, une émeute face au commissariat de police de Molenbeek (comme une la Région de Bruxelles-Capitale) ; pour rappel, le port du niqab ou de la burqua sur la voie publique est interdit par la loi belge, toute personne se trouvant dans un lieu public doit être identifiable facilement.
Ces événements ont provoqué des réactions (très) négatives dans toute une frange de la population et des hommes/femmes politiques. En plus de cette 'émeute' (somme toute d'ampleur assez limitée), ce qui a provoqué le plus de réaction, c'est l'appel à la haine, à la violence lancé par le(s) responsable(s) d'un groupe islamiste dont le leader a déjà été condamné par la Justice belge pour incitation à la haine raciale, à la violence, … (mais comme il a interjeté appel, cette condamnation n'est pas encore définitive). Les réactions les plus virulentes exigeaient son expulsion immédiate du territoire (il est marocain sous le coup d'un mandat d'arrêt international émis par le Maroc) ; mais là, c'est aller un peu vite en besogne et ignorer le droit :
- l'intéressé a été naturalisé belge ; tant qu'il a la nationalité belge, il ne peut être extradé (la plupart des Etats, dont la Belgique, n'extradent pas leurs nationaux sauf dans des cas vraiment exceptionnels). Il faut donc qu'une procédure aboutisse qui se base sur des faits objectifs tels des condamnations, … mais comme sa condamnation n'est pas encore effective (l'appel pourrait aboutir à un acquittement …). Il s'agit simplement de l'application du droit dans un Etat de droit
- il y a, en Belgique, un système judiciaire qui juge sur base du droit si une personne est coupable d'un délit ou d'un crime, ce n'est pas aux politiques de se substituer à la Justice (séparation des pouvoirs) pour juger et condamner qui que ce soit ! C'est aussi çà appliquer le droit
- si on veut incriminer les appels à la violence des (ir)responsables de ce groupe islamiste, il suffit qu'une plainte soir déposée, que le Procureur du Roi, sur base des rapports de police initie une procédure ou que la Ministre de la Justice (que l'on n'a absolument pas entendue) use de son droit d'injonction positive pour que le Parquet intervienne. Et, contrairement à ce que veut faire la Ministre de l'Intérieur pour des raisons purement populistes/électoralistes, il n'est point besoin de modifier la loi : l'arsenal juridique actuel suffit amplement pour faire face à ce gendre de situations !
Et si les politiques trouvent que la Justice ne travaille pas assez vite, il leur appartient de lui donner les moyens humains, financiers et techniques pour mieux fonctionner, plus rapidement …
Cà c'est LA responsabilité des politiques.
Ces événements (et d'autres) ont induit une réaction de certains politiques qui, en déclarant que l'intégration est un raté à Bruxelles, ont provoqué un tollé dans certains partis qui ont, depuis des années, des 'oeillères' et prétendent vivre 'au pays des bisounours', considérant que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais la réalité est différent : si la majorité des immigrés sont bien intégrés, il existe des quartiers qui se sont 'ghettoïsés' et où un certain islamisme radical se développe. Un assez large débat s'en est suivi qui conduira, probablement (si on en croit les promesses des uns et des autres) à la création d'un 'parcours d'intégration' pour les primo-arrivants. C'est très bien mais il faudra éviter de confondre 'intégration' et 'assimilation' :
– alors que le premier terme implique un respect des lois, une participation à la vie de la société qui accueille, … mais aussi un respect de la part du 'local' qui ne discrimine pas l'immigré,
– le second est une négation de l'identité de l'arrivant, de l'immigré à qui on demande d'abandonner sa langue, sa culture de renier ses origines pour 'se fondre dans le moule' du pays d'accueil !
Alors que l'intégration permet aux deux (l'immigré et celui qui l'accueille) de s’enrichir mutuellement par la complémentarité de leurs cultures, l'assimilation est une sorte de néo-colonialisme sur son propre territoire